À bientôt, Gillou !
- Jean-Louis Bouzou
- 12 sept. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 avr. 2024

Quelques mots écrits à l’occasion du départ , dans la nuit du vendredi 25 au samedi 26 août, d’un très bon ami – dont la présence, l’amitié et la spiritualité me manquent déjà beaucoup...
Je ne connaissais Gilles que depuis environ deux ans… Comme certains d’entre nous, je l’ai rencontré au marché aux puces… où il était venu vendre en compagnie d’un ami… Je suis plutôt d’une nature réservée quand je ne connais pas… mais avec lui… je ne sais si c’était dû à son apparence, sa manière d’être… nous avions rapidement sympathisé, et au fil du temps, de nos rencontres et conversations sur la musique (particulièrement le blues qu’il adorait), les films, la cuisine, le jardinage, nos vies, nous avions tissé un lien d’amitié…
Oui, pour Gilles, l’amitié n’était pas un simple mot… Comme vous tous, ici, j’ai repensé, depuis son départ, à tous les moments que nous avons passés ensemble… et certaines choses m’ont sauté aux yeux… Je parlais, hier, avec mon frère de l’une d’entre elles qui m’a bien marqué… Lorsqu’il présentait l’un de ses amis à une autre de ses connaissances, il soulignait toujours chez chacun, pour le mettre en valeur auprès de l’autre, et faciliter ainsi le contact, l’une de ses qualités par quelques mots drôles ou une anecdote… Il avait une vraie générosité et le goût des autres… C’est comme cela que j’ai fait connaissance de quelques-uns de ses amis d’enfance de La Terre Promise et du camping où il travaillait…
Lorsque l’on se rendait chez lui, si l’on connaissait l’heure d’arrivée, on ne savait par contre jamais celle du départ… Il y avait toujours un CD de U2 ou de l’un de ses copains musiciens à écouter… le DVD d’un film délirant (Les Quatre Saisons d’Espigoule, Opération Funky, Mars Attack, Les Blues Brothers) ou du live d’un concert (Raoul Petite, Téléphone, Clash) à regarder… Il aimait partager ce qu’il aimait, faire découvrir son univers aux autres… Souvent, j’ai dû évoquer le fait que je devais aller nourrir mon chat pour réussir à le quitter… Je sais que tu ne m’en veux pas, Gilles !
S’il était proche de ses amis, il l’était d’autant plus de sa famille… Combien de fois m’a-t-il annoncé heureux qu’il sécherait les puces le lendemain parce qu’il recevait sa fille… le plus grand bonheur de sa vie… Il était toujours présent et savait se rendre disponible lorsque sa famille avait besoin de lui, comme ces derniers temps… Il me parlait très souvent d’eux, de leur enfance, de son père, et de sa mère décédée l’année dernière…
Je me souviens que certaines fois, je le charriais un peu sur sa manière de cuisiner qui parfois me semblait un peu compliquée, pas très orthodoxe… et il me répondait toujours en souriant : « Ma mère faisait comme ça, c’est sa recette »… Je comprenais alors… qu’au-delà de la cuisine, il y avait quelque chose de plus… une nostalgie, de l’amour, un hommage…
C’était ça, Gilles !… Un grand cœur !
Bref, dans ce monde actuel où les valeurs les plus partagées sont le paraître, l’individualisme et le conformisme, il détonnait… et attirait… Ce n’est pas pour rien que nous sommes aussi nombreux, aujourd’hui, pour lui rendre un dernier hommage…
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